La maturité et l’impulsion se mélangent et s’écoulent dans « l’affluent » suivant
L’exécution violente du premier l’album ”Laughin Nerds and a Wallflower”, a été pour moi l’occasion de découvrir NOT WONK. Donc quand j’ai écouté l’album ”Dimen”, ce groupe m’a donné l’impression d’être devenu plus raisonnable.
Le prélude de cet album, « Spirit in the sun » est un chant séduisant et doux. En plus, on entend la belle réverbération de la guitare qui résonne dans une salle.
J’avoue que je pensais que NOT WONK a perdu l’esprit punk-rock en grandissant quand j’ai écouté au début de cette chanson. Cliché ! Car à ma grande surprise j’ai découvert aussi des morceaux plus matures.
Reprenons l’histoire. En découvrant cette chanson, le rythme est calme mais l’air change à partir de 2:55~et devient sinistre et violent. Puis à partir de la 4ème minute, elle retrouve son atmosphère douce avec un chœur à la manière d’un gospel.
Cet album, expérimental, est composé de chansons qui ignorent la théorie de la composition. Toutefois, chacune est une vraie réussite et garde un bon équilibre. En plus, on y retrouver des influences jazz, pop, rock et shoegaze etc. En présentant cet album, NOT WONK rend publique une playlist, appelée « Essences of dimen » dans laquelle on peut découvrir des références variées.
La chanson « slow burning » met en scène Shuhei Kato qui chante comme s’il priait et faisait sortir sa voix de sa gorge. Puis il y a un solo de saxophone élégant au milieu de la chanson, et enfin un simple passage de guitare acoustique.
Ensuite, vous n’allez pas pouvoir vous empêcher de serrer les poings dans « get off the car ». La guitare joue de manière saccadée, en utilisant la méthode du « cutting ». Le rythme est très marqué avec un tempo à environ 180 (BPM) et la chanson se termine par un chant en chœur. Ce titre, si fort et si simple, a-t-il vraiment été enregistré avec les autres du même album ? Je souris et danse sur ce rythme inconsciemment.
Le groupe nous propose également une chanson grandiose : « dimensions » dans laquelle le batteur frappe sur un tambour grave. Ce morceau comprend aussi un changement de rythme au milieu.
Combien d’expressions peuvent être entendues dans chaque chanson !
Enfin, nous arrivons à la dernière chanson : « Your name ». Elle commence avec un air doux et se termine par la répétition de la phrase « Your name », en duo avec une femme.
Je pense que ce final incarne la pensée de cette chanson. Dans les paroles : « Quand je dis ton nom, tu connais ton propre nom », cela signifie que personne ne peut connaître son existence pour la première fois avant que quelqu’un ne l’appelle.
Une à une, chaque chanson n’est que douceur ou élégance. Toutefois, quand nous écoutons intégralement cet album, nous sentons l’impulsion du punk et en même temps un état d’esprit mûr ainsi que de nombreuses références musicales.
Kato, le compositeur, a dit : « Cracher sur les mauvaises choses n’est pas la seule façon d’être un punk. »
Pour lui, le punk ne consiste pas à pointer le majeur vers l’autorité et à crier des injures, mais à réfléchir à la manière d’agir pour réaliser ses idéaux. Cet album est une expression de l’état actuel du groupe sur la route de leur idéal.
Quand il a joué le rappel au concert »dimen_210919_biopolar_dup.wft » reporté à cause du Coronavirus, il a dit « Nous vous présentons notre moment actuel. Nous devons laisser l’ancienne œuvre » et il a présenté « Hallelujah » de Leonard Cohen.
Je crois que cet album va couler telle une petite rivière, avec l’énergie du punk-rock et des sentiments personnels en pleine maturité.
Et comme « les petites rivières font les grands fleuves », le prochain album sera certainement meilleur encore !